1953, Nairobi, Kenya — 2023, Paris, France
Sans titre (Mot de passe), 2022
Sans titre (How much), 2020
Sans titre (The Purpose of Art), 2019
Sans titre (DITES MOI), 2017
Sans titre (Je suis désolée), 2018
Sans titre (Authentification required to not restart), 2022
Sans titre (Data Deletion), 2022
Sans titre (Nettoyez votre Android), 2022
Sans titre (Do not turn off your computer), 2021
Sans titre (Que puis-je faire d’autre), 2018
Sans titre (Are you a robot), 2022
Fidèle à une économie de moyens radicale, la peinture de Sylvie Fanchon répond à une série de règles préalablement fixées : bichromie du rapport coloré, planéité de la surface, absence de profondeur et simplification extrême des motifs. L’artiste travaille à partir de formes « extraites » de la culture populaire qui, une fois décontextualisées et schématisées, deviennent difficilement reconnaissables. Faussement simples, les œuvres de Sylvie Fanchon jouent de l’ambiguïté des sujets et s’ouvrent à une multiplicité d’interprétations. Entre abstraction et figuration, sa peinture ne se conçoit pas comme une technique de reproduction du visible, mais plutôt comme une pratique qui interroge les différents modes de visibilité du réel.
L’ultime série de toiles de Sylvie Fanchon relève d’une forme d’emprunt au monde contemporain : en 2014, la peintre télécharge par mégarde sur son téléphone portable l’application Cortona, l’assistant vocal de Microsoft, qui énonce oralement des conseils, propositions d’aide et demandes de renseignements. Dans ses tableaux, l’artiste détourne ces phrases génériques formulées par le logiciel d’intelligence artificielle, qu’elle associe à des traces gestuelles abstraites et à des figures archétypales, des toons (personnages de dessins animés), qui selon elle « [commentent et amènent] un sentiment, un sens, qui est partageable par tout le monde. » Développant une réflexion sur le marché de l’art et la valeur de la peinture, elle joue également avec sa signature, réduite au nom de domaine sylviefanchon.com, et désacralise ainsi la figure de l’artiste. Empreint d’humour et d’autodérision, son travail propose une déconstruction des images et du langage afin de questionner les cadres qui régissent nos perceptions et nos relations.
Courtesy de la Galerie Maubert
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