Stéphane Thidet – Au bout du souffle, 2011

En lâchant une meute de loups dans les douves d’un château, en introduisant de la pluie à l’intérieur d’une cabane, en invitant un motard à dessiner un cercle dans de la fausse neige, Stéphane Thidet envisage ses créations comme des expériences uniques, des situations construites. Par des jeux de détournement et de déplacement, il manipule et transforme des sons, des images, des objets ou des éléments naturels, pour faire glisser le réel vers l’imaginaire et perturber les habitudes de représentation.

Trace énigmatique d’un événement violent, Au bout du souffle est lié à un souvenir d’enfance : à l’âge de huit ans, Stéphane Thidet, intrigué par la serre en fer forgé au fond de son jardin, entreprend d’y jeter une pierre pour briser l’un de ses carreaux. C’est précisément cet acte fondateur que rejoue l’artiste quelques jours avant l’ouverture de l’exposition Désordres — Extraits de la collection Antoine de Galbert au macLYON, lorsqu’il détruit à coups de marteau sa verrière, afin de retrouver le son du verre et les formes qui se créent dans la matière. Entre solidité de l’acier et fragilité des vitres, brutalité du geste et délicatesse des ombres, tumulte de l’action et quiétude des morceaux au sol, l’installation de Stéphane Thidet multiplie les paradoxes. Présentée en regard d’œuvres évoquant des histoires intimes familiales, amicales et amoureuses, elle rappelle toutes les ambiguïtés et contradictions des relations humaines.