Andrius Arutiunian – End Pull, 2024

Compositeur de formation, Andrius Arutiunian travaille avec des formes hybrides de son dans des installations, des œuvres vidéo et des performances. Son œuvre explore les savoirs non occidentaux, les histoires ésotériques et vernaculaires et les méthodes alternatives d’organisation du monde. Il remet souvent en question la notion d’accord musical, social et politique, au moyen de formes sonores hypnotiques et énigmatiques.

Tourné dans le lit d’une ancienne rivière près de la ville hydroélectrique de Jermuk en Arménie, End Pull examine la « relation entre l’histoire, le temps profond et la répétition », en rendant hommage au film Wavelength (1967) de Michael Snow. En accord avec le film de Snow, le zoom perpétuel de la caméra balaye les roches, les minéraux et les formations géologiques sur une bande sonore qui s’élève lentement. La vidéo s’accompagne de deux voix hors champ, celles des anciens démons arméniens-zoroastriens Hārut et Mārut qui, dans diverses traditions religieuses, sont liés à l’eau, aux plantes, à l’infini et au renouveau, et sont connus pour avoir inventé la fiction, la magie et la distillation de substances enivrantes, telles que l’alcool et le parfum. Dans End Pull, Hārut et Mārut se retrouvent à une époque à laquelle ils n’appartiennent pas, réveillés par les explosions d’artillerie et les excavations de mines d’or à proximité. Les déplacements souterrains et le contexte politique contemporain se superposent aux mouvements répétitifs de la caméra pour créer un rythme décousu et hallucinogène.