L'artiste
Pluridisciplinaire, le travail d'Hajar Satari explore les perceptions et représentations mentales du monde qui l'entoure. Inspirée par une expérience physique et géologique de l'espace, son œuvre permet d'entrevoir de nouvelles formes de vie liées aux bouleversements des écosystèmes et d'autres types de relations avec l'environnement.
L'œuvre présentée à la Biennale
Du massif de Pamir au Tadjikistan à ceux des Ecrins et du Mont-Blanc en France (dans le cadre du programme de territoires de la Biennale de Lyon), Hajar Satari parcourt les paysages de haute montagne. Elle y exécute des gestes symboliques afin de "ralentir la désintégration du monde", faisant personnellement l'expérience des effets du changement climatique sur la vie des espèces naturelles et des êtres vivants.
Représentations poétiques du vivant, ses sculptures évoquent symboliquement différents végétaux - des plantes en coussin - qui s'adaptent aux rochers et servent de refuge aux animaux, et des pavots à opium, qui ont des propriétés allucinogènes et des vertus médicinales.
A rebours des représentations habituelles des cimes montagneuses comme des espaces hostiles et sans vie, l'oeuvre d'Hajar Satari, dans la continuité de son projet en Auvergne-Rhône-Alpes, célèbre, dans la continuité des efforts de nombreuses personnes localement, l'inventivité des êtres et la diversité des milieux biologiques.
La création en territoire
Dans la continuité des pratiques des chercheurs en écologie alpine de l'Université de Grenoble, sur le territoire qu'elle a accepté d'investir pour le projet de territoires, elle imagine un journal illustré d'observations scientifiques de plantes, afin d'appréhender les phénomènes d'hybridation et de coopération entre les espèces.
Sa résidence auprès de chercheurs spécialistes des écosystèmes montagnards, de guides de haute montagne et d'habitant.es et usager.ères, initie un travail d'observation des espèces naturelles, puis d'échange avec quiconque choisira de se joindre aux moments de rencontre organisés dans le prologement de ses recherches, afin d'envisager un partage commun de la planète avec d'autres formes de vivant.
Restitué à la Biennale de Lyon - notamment sous la forme de podcats réalisés pour construire le projet de territoire - ce travail de recherche donnera également lieu à une exposition à L'Angle, Centre d'art de La-Roche-Sur-Foron (en janvier 2025) et à des projections et rencontres au Cinéma Art et Essai de cette même commune (en octobre 2024).