Des portes là où il n'y en a pas - Exposition - ACTH

Des portes là où il n’y en a pas

Il existe une quantité de lieux que nous arpentons sans nous en rendre compte. Pour ne pas nous perdre dans le déroulement des jours, nous nous recueillons bien souvent dans ces endroits habituels. Ils sont les phares de nos dérives, la certitude de nos passages.

Perdre un phare demande d’autres moyens de navigation. Dans une nuit sans étoile, la boussole et le vent ne seraient d’aucun secours. Le risque serait de chavirer jusqu’à rejoindre d’autres côtes, d’autres phares que nous ne connaissons pas. Ils illumineraient nos corps et nos gestes différemment, nous perdraient dans leurs architectures nouvelles. S’y trouverait une collection d’objets et de choses inconnues.

Revenu de ces foyers lointains, nos phares nous sembleraient tout à fait nouveaux. Il ne serait plus question de parcourir le périmètre de nos phares sans y croiser ceux des autres. Sur une vallée pour la première fois éclairée, nous trouverions un château encombrant, inaccessible, mais cependant toujours connu ; des vaches dans lesquelles nous pourrions habiter et chanter ; des livres liquides dont les pages enivrent ; des corps ne prononçant des paroles qu’intérieures ; un carnaval qui n’a jamais existé, mais que l’on fêterait au château. Toutes ces choses, qui se trouvent à présent sur nos lieux, appartiennent à d’autres logiques.

Dans notre phare peuvent se trouver d’autres phares. Ils n’éclairent pas de la même manière, mais croisent leurs rayons. Les autres phares nous permettent de retrouver le nôtre, mais aussi de ne pas nous y perdre. Voilà pourquoi il nous faut, lorsque nous sommes perdus, nous perdre davantage.

Le projet d’exposition Des portes là où il n’y en a pas proposé par les artistes du groupe de recherche ACTH, déploie des œuvres présentées dans leur potentiel d’activation, inscrites dans des temps forts en présence des artistes : parlées, mues, habitées par des corps, des voix. Lieu de rencontres, cette exposition accueille des pièces autour de processus vitalisant les lieux dans lesquels ils font effraction. Elle restitue deux années d’expérimentations du groupe de recherche autour de la notion d'altérité.

Depuis 2004, l’unité de recherche Art contemporain et temps de l’histoire de l’ENSBA Lyon explore les zones de tension du monde contemporain à travers des formes de recherche en art et par l’art. Les quatorze artistes développent depuis 2021 leur projet collaboratif : Formes de vie : contradiction, antagonisme et négativité.

Activations : Brunch Pros/Presse : jeudi 19 septembre de 12h30 - 17h Vernissage : samedi 21 septembre de 14h - 21h Vernissage : 18h30 Finissage : vendredi 04 octobre de 17h - 19h30